Saison 5 d'IAM

Publié le par Petrus

Il y a dix-huit ans IAM sortaient leur première démo. Dix-huit ans, l'âge de la majorité... Cela ne nous rajeunit pas. Pourtant, ce cinquième album nous apprend qu'il faut toujours compter avec les papys du rap et que la place est toujours occupée. En dix-huit ans les doyens du rap français ont acquis une maîtrise formelle incontestable, autant au point de vue musical qu'en ce qui concerne les paroles. La maîtrise vocale est également impressionnante, les voix ayant un véritable rôle dans l'agencement sonore de chacun des dix-sept morceaux de cet album (le style sec et efficace de "ça vient de la rue" est à cet égard exemplaire). Les thèmes sont un peu attendus : réglements de compte avec les représentants du « rap de droite » sur le mode de la prétérition (« WW », « rap de droite », « Sur les remparts », « coupe le cake »), revendications sociales concernant la place des minorités ethniques dans la société (« offishall », « rien de personnel »,et la reprise d'un célèbre slogan de Benetton appliqué au drapeau français, « united »), analyse ou chronique sociale (« to the world », « il en faut peu », « Au quartier »). Néanmoins l'album s'écoute avec un plaisir renouvelé, comme l'aboutissement d'un art qui n'en est plus à son coup d'essai. Mes deux coups de coeur sont une chanson teintée d'une douce mélancolie, « Nos heures de gloire », et « si tu m'aimais », qui sur le mode d'une chanson d'amour nous parle avec une réelle émotion de l'immigration désirée (plutôt que choisie). En bref, cette saison cinq nous confirme dans l'idée que le rap, au même titre que le rock dans les années 60 et 70, est l'expression musicale majeure de ce début de millénaire.

Les clips de cet album sont visibles sur le site d'Iam : www.iam.tm.fr/

Publié dans musique et chanson

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