Monsieur de Pourceaugnac de Molière par les Burlesques associés
A tout seigneur, tout honneur, je commencerai donc cette série sur les spectacles du off d'Avignon par le maître français incontesté de la comédie.
Monsieur de Pourceaugnac est une pièce de Molière moins connue que d'autres et qui pourtant ne manque pas d'intérêt. Comédie-ballet sur une musique de Lully, la pièce raconte les péripéties d'un gentilhomme limousin venu à Paris pour épouser, avec l'accord de son père, une jeune fille qu'il n'a jamais vue. Mais il se trouve que la demoiselle a déjà un galant qui ne l'entend pas ainsi et va monter avec ses amis et serviteurs une série de machinations propres à dégoûter son rival du mariage arrangé. Le pauvre Monsieur de Pourceaugnac va ainsi tomber aux mains de médecins qui veulent le guérir de toutes les maladies qu'il n'a pas, il va apprendre que sa promise est une dévergondée, il va se trouver poursuivi par des usuriers auprès desquels il n'a jamais contracté de dettes et par des femmes qu'il n'a jamais épousées mais qui prétendent pourtant avoir des enfants de lui, ce qui pourrait bien le conduire à l'échafaud. A la fin de l'histoire, dégoûté par toutes ces mésaventures, il rentrera chez lui, se déguisant en femme pour échapper à la justice, gros Jean comme devant. La pièce est une farce comique et cruel dans la droite lignée du charivari médiéval.
Les burlesques associés font de cette comédie ballet un spectacle clownesque et burlesque, utilisant les ressources de la commedia dell'arte tels que les masques ou les postures acrobatiques. La performance d'acteurs est à saluer, quatre comédiens seulement, une femme et trois hommes, se partageant l'ensemble des rôles de la pièce qui sont particulièrement nombreux, changeant de costumes et de jeu avec vélocité. Néanmoins, il manque quelque chose à ce Monsieur de Pourceaugnac pour décoller vraiment, surtout si l'on considère le travail de cette troupe à l'aune de ce que font les passeurs dont nous aurons l'occasion de reparler. On peut se demander si le manque de moyens, le nombre réduit des acteurs, l'exiguïté de la salle du Cabestan, des passages chantés qui manquent un peu d'énergie, ne nuisent pas au rythme et à la folie de la pièce, ce qui fait que l'on rit finalement assez peu alors qu'il s'agit tout de même de Molière.
Monsieur de Pourceaugnac de Molière par les Burlesques associés au théâtre le Cabestan du 6 au 28 juillet.