Morse, minimonologues, microdialogues et autres fumisteries de Pierre-Yves Millot

Publié le par Petrus

Edité par l'auteur lui-même, Morse est un recueil de sketchs, de petites saynètes absurdes et hilarantes. Le dénominateur  commun de ces textes est d'être, ainsi que l'indique le titre, sous le signe de la fumisterie, c'est-à-dire sans aucun sérieux. On pourrait évidemment s'amuser à chercher des comparaisons, du côté de Tardieu ou de Ionesco. Pourtant aucune de ces deux comparaisons ne s'applique aux textes de Morse. Il y a chez Tardieu un côté expérimentateur (du style « poussons jusqu'au bout quelques artifices théâtraux pour voir où cela va nous mener »), il y a chez Ionesco une dimension tragico-pathétique dans l'absurde. Rien de tout cela ici, on a l'impression parfois d'avoir affaire à un enfant qui s'amuse et si l'on doit absolument chercher des références ou des points communs avec d'autres oeuvres, ce serait sans doute vers la blogosphère qu'il faudrait se tourner, notamment chez mes confrères abricot et el Jj. Les textes proposés n'ont aucun sens et ne cherchent pas à délivrer de message, qu'on en juge sur pièces : un dialogue entre deux muets, tragédie en une réplique pour 137 personnages, une récitation de poème où l'on ne prononce qu'une syllabe sur deux,  une série de sketchs où un arbitre intervient en tant qu'arbitre dans les situations les plus improbables, une autre sur un présentateur d'émissions littéraires qui parvient à ne jamais parler de littérature... Des textes sans aucune prétention et fort réjouissants. L'auteur a également commis (entre autres) une plaisanterie philosophico-vestimentaire intitulée Les chaussettes. Très drôle aussi.

Publié dans littérature

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